« En 2014, la présence d’un casse-tête en bois dans l’une des réserves des musées de Bourges suscite ma curiosité. À partir de ce casse-tête, je découvre une centaine d’objets, essentiellement des armes, qui attendent sur des étagères qu’on réveille leur histoire. La consultation du registre d’inventaire du musée me donne la composition d’une collection, le nom de chefs kanaks auxquels les objets sont associés, l’année de son inscription sur l’inventaire (1884) et le nom du donateur (Gervais Bourdinat).

Le donateur n’est pas connu des musées de Bourges, mais grâce à plusieurs contacts 1, je découvre que Gervais Bourdinat est né à Bourges et qu’il a été déporté en Nouvelle-Calédonie pour avoir participé à la Commune de Paris. Une carte de visite portant la mention « G. Bourdinat conseiller municipal », trouvée parmi les collections, confirme l’identité du donateur. Je joins le musée du quai Branly à Paris. Je suis mise en relation avec Emmanuel Kasarhérou, le conservateur en chef du patrimoine qui décide de venir à Bourges. Cette collection est donc étudiée et référencée par ce spécialiste des arts kanak, c’est une opportunité et une chance pour les musées de Bourges.

Quelques années plus tard en 2019, l’organisation d’une exposition est engagée par la ville de Bourges et la recherche est relancée. C’est l’occasion de mener une véritable enquête sur le donateur ; d’étudier, de conserver et restaurer ces objets. » Dominique Deyber